Au début du XIX e siècle, l’emplacement du 1 rue de Haute Bretagne était occupé par 2 parcelles en bordure de chemin.
Sur le cadastre napoléonien de 1843, il n’existe pas de maison.
Une petite ferme a probablement été créée au cours de la seconde moitié du XIX e siècle (il existait une étable dans le fond du jardin et une soue à cochons subsiste).
Le bâtiment d’habitation de cette ferme (murs en terre, sol en terre battue) sera ce qui constituera le commerce « cordonnerie-café » quelques années plus tard. Une maison d’habitation, collée au commerce, sera construite plus tard (toujours existante).
Depuis au moins 1884, le commerce était tenu par le couple Toussaint Leroy et Marie Sainte Piel qui employait également un ouvrier : Pierre Basile.
Quelques années plus tard, en 1891, suite au décès de Toussaint Leroy, sa veuve épouse Pierre Basile. La boutique devient alors « Basile-Piel cordonnier débitant ». Pierre Basile s’occupant de la cordonnerie et son épouse du bistrot.
Les années passent, les enfants naissent, grandissent. Certains quittent le foyer, d’autres restent et secondent leurs parents : Albert est cordonnier et travaille avec son père ; Léa aide sa mère au bistrot.
En 1921, Pierre devient veuf, mais Albert et Léa sont toujours présents pour l’aider à faire tourner la boutique.
En 1929 Albert épouse Maria Cotto qui vient habiter chez les Basile. Cette même année, Léa, quitte le domicile familial pour s’installer à Rennes.
C’est Maria qui va désormais s’occuper seule du bistrot.
Albert et Maria qui n’ont (et n’auront) pas d’enfant vont élever leur neveu : Bernard, le fils de Léa.
Pierre Basile décède en 1934. L’enseigne devient alors « Basile Cotto - cordonnier débitant »
Cordonnerie :
Albert exerce son activité de cordonnier dans un petit réduit de 3 m2 qui ouvre sur le jardin. Pour y accéder, les clients passent par le bistrot.
Son activité principale consiste à réparer les galoches ou à ressemeler les chaussures.
Il lui arrivait parfois de vendre des chaussures, mais uniquement sur commande : Il allait alors les chercher chez Fournière à Montfort, marchand de chaussures en gros.
Quand les clients venaient à la cordonnerie, ils avaient le droit à un petit verre.
Bistrot….
Les gens venaient facilement au bistrot car Maria était accueillante. Elle était régulièrement secondée par Albert et Bernard. Le dimanche et les jours de fête, quelques jeunes filles venaient également en renfort.
Tant qu’il n’y a pas eu de cantine dans les écoles, les élèves des villages éloignés du bourg, apportaient leur nourriture (viande froide, œufs, etc …) qu’ils mangeaient dans des cafés ou dans des familles.
Dans son bistrot, Maria accueillait plus d’une dizaine d’enfants chaque midi et leur préparait une soupe chaude. Ensuite les enfants mangeaient ce qu’ils avaient apporté. Pendant le repas, Albert faisait régner la discipline et personne ne bougeait, y compris Bernard.
…. et secrétariat de mairie
Les clients venaient également au bistrot pour effectuer certaines démarches administratives, car depuis 1937, lorsque Mr Garel avait été élu maire, Maria avait été nommée secrétaire de mairie.
Les locaux de la mairie étaient alors très insalubres ; tout comme le précédent secrétaire de mairie qui accueillait les administrés dans son commerce, Maria effectuera ses tâches de secrétaire de mairie chez elle.
Une petite pièce était théoriquement réservée à cela mais le plus souvent tout se passait sur une table du bistrot. La dite petite pièce n’étant utilisée que lorsque les entretiens étaient plus confidentiels et pour stocker les documents administratifs.
Ses activités de secrétaire de mairie, bien que variées en temps normal, avaient pris une tout autre ampleur pendant la guerre, sous l’occupation allemande : il fallait alors distribuer aux habitants les tickets d’alimentation ou autres denrées, porter diverses convocations aux gens, réquisitionner ce que l’armée allemande imposait, etc. Heureusement que Maria était alors aidée par Albert et Bernard qui faisaient tous les 2 office de vaguemestre.
Les années passent … Bernard après avoir travaillé avec Albert et Maria, est employé par EDF en 1956.
En 1957, il épouse Marie Thérèse Boisgerault et quitte le domicile. Le jeune couple s’installe dans l’actuel 2 rue de Haute Bretagne pendant 3 ans environ.
A cette même période, vers 1957-1958, la cordonnerie-bistrot ferme définitivement ses portes, car Maria est malade. Elle décèdera en 1960.
C’est Marie Thérèse Boisgerault-Basile qui la remplacera comme secrétaire de mairie en 1960, dans les locaux de la mairie qui viennent d’être rénovés en totalité (rdc et 1er étage)
La même année, la famille Basile qui s’est agrandie, déménagera donc et s’installera à l’étage de la mairie.
Albert reste dans sa maison et y décèdera en 1973.
Bernard hérite des biens de ses parents adoptifs.
L’ancien bâtiment « bistrot-cordonnerie », ne pouvant être aménagé car frappé d’alignement, est démoli en 1975.
Bernard et Marie Thérèse font construire leur maison en 1976 dans une partie du jardin.
Famille Basile