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L’église

Borne 3

L’évangélisation du pays de Plélan, donc de Treffendel, débuta à la fin du Vème siècle. Mais l’entière conversion des habitants ne fut achevée qu’au VIème siècle, grâce au zèle apostolique de Saint-Melaine, Evêque de Rennes et de Saint-Méen, abbé de Gaël.

Suivit la construction, entreprise par les moines de Saint-Melaine, de la première Capella de Treffandel, Diocèse de Saint-Malo, Archidiaconné de Porhoët, Doyenné de Beignon, Paroisse de Plélan.
La capella était une simple chapelle bâtie pour la commodité des gens d’alentour, c’est-à-dire de la frairie (section de paroisse) qu’on appelait « trève » en Bretagne.

De là viennent le préfixe TREFF et le nom TREFFENDEL. Plusieurs communes bretonnes possèdent le même préfixe, réduit à TREF- ou TRE-.

Cette chapelle fut placée sous le vocable de Notre-Dame de Bercelet (Petit Berceau ? ?).
Avant le 16ème siècle, on se rendait en pèlerinage à Treffendel, pour demander à Saint-Méen la guérison de certains maux.

Au début du 20ème siècle, la fontaine-Saint-Méen, située au bas de l’actuel cimetière attirait encore de nombreux pèlerins.

Elle avait la propriété de guérir certaines maladies de la peau. Ne s’y rendait-on pas aussi pour obtenir la pluie ?

Au 17ème siècle, les moines de l’Abbaye de Saint-Melaine levaient la dîme (l’impôt dû au clergé) dans toute la paroisse de Plélan. Toutefois le recteur de cette localité se faisait, au 18ème siècle, un revenu annuel de 2500 livres.

La paroisse de Plélan était très étendue et malgré les nombreuses chapelles qu’elle renfermait et les deux chevaux mis à la disposition du recteur et de ses vicaires, il arrivait que des malades mouraient sans Extrême-Onction et des enfants sans baptême.

Le 7 septembre 1572, des fidèles mécontents, conduits par François BRUSLON, Chevalier, Seigneur de la Muce, se réunirent dans l’église de Plélan, pour demander aux responsables de transformer la chapelle frairiale de Treffendel en église paroissiale.

L’autorisation fut accordée : baptêmes, sépultures, extrême-onction, grand’messe pourraient y être célébrés.
Mais l’église de Treffendel devait rester fillette de Plélan.. notamment pour le partage des impôts.

Les limites de la nouvelle paroisse furent ainsi fixées : elle comprendra le fief de Derval par derrière Catonnet à la Brunetais, à venir par le ruisseau de la Fontaine aux Merciers, suivre le ruisseau par devant la Provôtais pour aller à L’Enneheuc et au Tronchet, jusqu’aux Mottes qui séparent Plélan de Saint Thurial. On dressa ensuite un acte notarié, signé par les membres responsables.
Pierre Gayet, recteur de Plélan, refusa d’imposer son autographe.

En moins de deux ans, la chapelle fut agrandie aux frais du Seigneur de la Muce (de Baulon) et le 11 juillet 1574, Mgr Thomé, Evêque de Saint-Malo, inaugura solennellement le nouvel édifice, et bénit le cimetière qui lui était contigu.

Cette église et ce cimetière se trouvaient à l’emplacement de l’actuel cimetière.

En 1623, le Seigneur de la Muce (le fils de l’autre ?!) fit construire un presbytère près du bourg et lui attribua 6 journaux de terre, soit 3 hectares environ. C’était l’ancien restaurant nommé « Auberge du presbytère » près de l’étang.

En 1658, l’église devenue trop étroite, Mr Delamare, curé, entreprit de l’agrandir. Il fit construire une tour au Nord, sous laquelle on emménagea une petite chapelle.

L’église avait alors une forme bizarre : celle d’un chœur accosté de deux chapelle latérales, une immense, l’autre réduite.

Ce n’est qu’en 1764 qu’on construisit la nef. La grande chapelle servait de lieu de réunion à une confrérie très florissante : la confrérie du Saint-Esprit, dont les membres avaient le privilège d’être enterrés dans ladite chapelle.

Au 17ème et 18ème siècles, beaucoup de fidèles furent ainsi inhumés dans l’église.
De la tempête révolutionnaire, nous avons relevé quelques faits marquants, l’assassinat d’un prêtre près de la chapelle du Coudray, dans un chemin creux, au lieu-dit la rue Gonsard, et l’émigration de l’Abbé Ollivier, prêtre de la paroisse, qui se réfugia à Jersey, en 1792.

Quant à Julien Gauthier, recteur en 1791, il passa en Angleterre, puis débarqua à Quiberon où il fut fait prisonnier.
Condamné à mort, il fut exécuté à Vannes en 1795.

Il y a eu aussi quelques escarmouches entre les bleus et les chouans, sur le territoire de la commune. En 1796, un assassinat et un vol de bestiaux ayant lieu au Brieux, en Plélan, les communes de Baulon, Maxent et Treffendel durent payer une forte amende. Treffendel réussit à se faire mettre hors de cause, les deux autres payèrent.

En 1803, Treffendel fut érigée en paroisse indépendante...
La commune ne venait-elle pas d’acquérir elle aussi son autonomie ?

La vieille capella devenue église paroissiale était-elle inélégante ? Trop petite ? Avait-elle subi les outrages du temps ?
Toujours est-il que le 19 décembre 1865 (ce jour-là, la quête rapporta 500 F) fut posée la première pierre de l’église gothique actuelle.

Elle fut mise au service en 1872, et la chair il fut placé en 1873.
L’abbé Coignard, du Loutehel, recteur de Treffendel pendant 24 ans (1862-1886) avait dépensé sa fortune.. et beaucoup d’énergie pour l’érection de ce bel édifice.

Extrait du livret "Treffendel au passé simple"

Treffendel au passé simple
Livret de collectage de mémoires sur Treffendel réalisé en 1996 par René Jet, instituteur à l’école Saint-Malo.